Lutte collective contre la BVD, c’est parti pour le Jura
31 mars 2017 | 39 - Jura
Le départ tant attendu de la lutte collective contre la BVD est donné ce printemps dans le Jura après plusieurs années de réflexion et d’organisation. Il se base sur deux mesures principales que sont le dépistage obligatoire à la naissance de tous les cheptels pour assainissement et l’évitement des contaminations entre les cheptels.
Pour ce qui est du dépistage obligatoire à la naissance la règle est simple, les éleveurs commanderont automatiquement la boucle dite « 2en1 » qui permet à la fois l’identification de l’animal et son dépistage BVD. Le surcoût de cette boucle, c’est-à-dire ce que l’éleveur payera en plus d’une boucle normale, sera intégralement pris en charge par le GDS. Les veaux (mâles et femelles) seront alors dépistés à la naissance dès leur identification à l’aide d’une pièce intégrée à la boucle, le trocart, qui permet de réaliser le prélèvement de cartilage nécessaire à l’analyse. Une fois la boucle posée le trocart reste sur la pince, il faut le refermer avec le petit capuchon plastique compris dans le kit de bouclage, puis l’envoyer au LDA 39 dans l’enveloppe pré-timbrée, et pré-adressée prévue à cet effet. Il est possible d’envoyer jusqu’à 3 trocarts par enveloppe, mais sur une période maximale de deux jours. Ainsi, si deux veaux naissent avec un intervalle de 3 jours, préférez un envoi séparé. Le prélèvement est ensuite analysé au laboratoire de Poligny par une recherche dite virologique, qui permet de savoir si l’animal était porteur du virus lors de son prélèvement. Les résultats sont toujours donnés dans la semaine. Ils sont tous transmis au GDS et par souci d’économie, seuls les résultats positifs sont communiqués aux éleveurs. La règle qui prévaut et celle du « pas de nouvelle, bonne nouvelle ». Par contre, tous sont intégrés dans les bases sanitaires du GDS, que vous pouvez consulter via le site du GDS de Franche-Comté ou bien sur Synest.
Si le veau est négatif il sera garanti « Bovin Non IPI », ce qui facilitera nettement sa commercialisation car tous les acteurs sont maintenant sensibles à cette garantie, et ce, au-delà de nos frontières. S’il est difficile de parier sur l’augmentation du prix de vente d’un veau, que nous savons déjà si bas, grâce à la garantie « Non IPI », il est certain que la priorité d’achat sera tout de même donnée à ce dernier à la différence d’un veau ne détenant pas de garantie. Les étiquettes vertes « Bovin Non IPI » ne sont désormais envoyées que sur demande. L’analyse sur le veau permettra également de garantir sa mère. Cette garantie par descendance permettra ainsi de viser rapidement une qualification de l’élevage.
Si le veau est positif, soit il a de fortes chances d’être IPI, soit il subit une circulation virale car le troupeau est touché par la BVD. Il faudra le recontrôler après 4 semaines en faisant appel à votre vétérinaire. Un recontrôle négatif lui donnera droit à la garantie « Non IPI ». Un recontrôle positif, le cas échéant, prouvera que c’est un IPI. Il n’y aura pas d’autre choix que de l’éliminer rapidement (euthanasie ou boucherie avec indemnisation du GDS sur présentation d’un certificat d’euthanasie ou ticket de pesée). Un veau positif signe bien souvent une circulation virale dans le cheptel. Il parait urgent d’assainir le troupeau en recherchant les IPI pour stopper les pertes économiques si importantes induites par le virus (pathologies néonatales, respiratoires, digestives reproduction,…).
Pour ce qui est de la limitation des contaminations entre les cheptels la règle est simple : ne pas prendre de risque. Ceci se traduit par un dépistage systématique à l’introduction pour les bovins qui ne détiennent pas la garantie « Non IPI ». Au pâturage tous les bovins nés à partir de cette année devront être garantis « Non IPI ». En concours, en estives ou dans tout autre lieu de rassemblement, tous les animaux concernés devront être qualifiés « Non IPI » également. Aussi il faut noter que dans deux ans ces mêmes animaux, en plus d’être garantis « Non IPI » devront provenir uniquement de cheptels n’ayant pas hébergé de positif depuis au moins un an. Cette mesure montre tout l’intérêt de mener efficacement le dépistage du cheptel dès maintenant.
La BVD est une maladie quelquefois discrète, bien des troupeaux sont touchés sans même le savoir. Les pertes sont multiples (mortalité des veaux, veaux chétifs, mortalité embryonnaire, avortement etc.), et donc difficiles à attribuer à cette seule maladie. Cependant, une fois la BVD détectée, l’assainissement du troupeau est possible sur un an si la lutte est bien menée.
Tous les éleveurs du département du Jura ont reçu dernièrement une communication sur ce programme. Début avril, ils recevront le bulletin de commande de boucle annuelle par l’EDE de Franche Comté, pour recevoir le matériel de prélèvement courant mai. Après épuisement du stock de boucles conventionnelles présent dans l’élevage, il sera alors temps de mettre en œuvre le dispositif.
Tous les éléments seront donc réunis pour profiter des intérêts d’une lutte coordonnée et massive pour garantir l’assainissement du cheptel Jurassien; notre leitmotiv « L’action sanitaire ensemble ».
Le GDS du Jura.