Éradication BVD : après les Wallons, les Helvètes
6 décembre 2017 | Informations générales
Deux journées techniques et d’échanges sur le programme d’éradication BVD étaient organisées par les GDS du Nord-Est de la France (Hauts de France, Grand-Est et Franche-Comté) les 27 et 28 Septembre 2017 à Malbuisson (Doubs).
La journée du 27 septembre était consacrée au travail sur le programme d’éradication BVD Eurosanitaire et à l’évolution de notre programme technique, notamment les délais d’élimination obligatoire des bovins positifs. La présentation des outils « Indicateurs BVD » a été apprécié (à retrouver sur l’onglet chiffres éradication BVD). Il nous faudra encore ajuster leur affichage pour en tirer le meilleur parti.
Le 28 septembre fut une journée riche d’échanges avec les acteurs du programme Suisse, pionniers dans l’éradication BVD. Le cheptel Suisse est composé de 40 000 troupeaux regroupant 1.6 million de bovins (19.5 millions en France) et 700 000 naissances.
Le Dr Lukas PERLER, responsable du secteur lutte contre les épizooties de l’OSAV (Office fédéral de la Sécurité Alimentaire et des affaires Vétérinaires, équivalent de la DGAl. en France) nous a présenté le plan de lutte national Suisse contre la BVD. Les tâches de gestion de la BVD sont confiées aux 36 cantons de la confédération, notamment la gestion des flux, des concours, etc. Le programme d’éradication a été mis en place en 2008 suite à une forte demande des détenteurs bovins, au vu de pertes économiques importantes engendrées par la circulation de la BVD : entre 9 et 10 millions CHF par an, soit 8 millions €. Le programme Suisse a débuté par un dépistage de tous les bovins présents afin d’éliminer les IPI. S’en est suivi un bouclage des veaux via la boucle préleveuse de cartilage. Les résultats ont montré une forte diminution du taux de prévalence (proportion d’IPI) entre le début et la fin du bouclage auriculaire, la prévalence est alors descendue à moins de 0.1 % d’IPI (contre 1.3% en 2008).
Le Dr Giovanni PEDUTO est chef de service du SCAV (Service de la Consommation et des Affaires Vétérinaire, équivalent des DDCSPP en France), à Lausanne dans le canton de Vaud. Il nous a détaillé les missions du SCAV pour une mise en application du programme sur le canton. Ce service regroupe également le laboratoire où plus de 2 000 échantillons étaient analysés chaque jour lors de la phase de dépistage des veaux. Il a coordonné son équipe pour mener l’éradication de la BVD.
En 2012, le dépistage généralisé à la naissance dans les cheptels négatifs a été remplacé par une surveillance sérologique. Depuis, quelques cas positifs persistent (23 cas pour l’année 2017). Pour les cheptels contaminés des mesures de précautions efficaces sont mises en place telles que des interdictions de circulation de bovins gestants car présentant un risque. L’expérience suisse nous montre que la phase de transition « arrêt de bouclage systématique des veaux » et « surveillance sérologique des cheptels », reste délicate et nous apprendrons donc de ce retour d’expérience pour garantir une gestion adaptée de cette transition dans nos départements.
Ce rendez-vous a été l’occasion de rencontrer nos homologues, d’avoir leurs conseils et de connaître leurs réserves pour gérer au mieux ce programme d’éradication de la BVD sur notre zone. Cette rencontre nous a aussi permis de remarquer que l’administration suisse a compris les attentes de la filière bovine. Elle n’a pas tardé à réagir tant financièrement que techniquement pour tendre vers l’éradication de la BVD.
10 ans après la Suisse, nous relevons également le challenge de l’éradication de la BVD.
Dr Giovanni PEDUTO au premier plan sur la photo ci-contre