Comment se protéger et comment lutter ?
Il existe des moyens pour éviter d’introduire le virus de la BVD dans son élevage et prévenir l’infection de son troupeau. Au sein d’un élevage il est possible d’en limiter la transmission.
Comment se protéger ?
La prévention passe avant tout par une maîtrise efficace des facteurs de risque.
Je limite les risques à l’entrée
L’introduction de bovins représente le risque majeur d’introduction du virus de la BVD. Sécuriser les achats passe par :
- Le dépistage virologique systématique à chaque introduction si le bovin n’est pas déjà connu non-IPI,
- Une quarantaine stricte et efficace des animaux dans tous les cas. En effet même si les bovins bénéficient du statut « non IPI », un isolement à l’introduction est essentiel pour gérer le risque de virémie transitoire,
- Un contrôle pour les veaux nés de mères achetées gestantes,
- Une attention sur le transport : plus le transit du bovin a été long, plus le risque qu’il ait été en contact avec le virus de la BVD est élevé (favoriser l’achat en circuit court)
- Sécuriser sa transaction : la BVD n’est pas inscrite comme un vice-rédhibitoire, remplissez un billet de garantie conventionnelle.
- Les retours des bovins invendus doivent être considérés comme des introductions : les bovins doivent être isolés pendant 21 jours minimum à leur retour, puis réintroduits dans le troupeau après un recontrôle favorable.
Les rassemblements de bovins peuvent être des évènements à risques pour l’introduction d’un virus dans le cheptel :
- Ne participer qu’à des concours ou manifestation avec un règlement sanitaire strict et compatible avec le statut du troupeau,
- Les bovins participants peuvent être vaccinés avant le rassemblement,
- Les bovins participants doivent être isolés pendant 21 jours minimum à leur retour.
Je limite les risques extérieurs
Des dispositions peuvent aussi être prises pour gérer les contacts de voisinage en pâture ou par le matériel.
- Limitation des contacts directs entre cheptels :
- Installez des double-clôtures en cas de voisinage à risque,
- Soyez attentifs aux divagations : entretien des clôtures, réalisation de contrôles en cas de mélanges fortuits d’animaux,
- Nettoyage et désinfection du matériel : matériel en commun ou emprunté (bétaillère, couloir ou cage de contention …),
- Mise en place d’un pédiluve pour les intervenants et visiteurs.
Si malgré toutes ces mesures une circulation virale BVD est diagnostiquée, un plan d’assainissement doit être mis en place.
Comment lutter ?
En exploitation infectée, j’assainis mon cheptel et je limite les risques dans mon élevage
Si le virus de la BVD est détecté, la lutte passera par :
- Le dépistage et l’élimination des bovins IPI afin de connaitre dès la naissance le statut BVD des veaux nouveau-nés,
- La vaccination* du cheptel reproducteur si les facteurs de risque ne sont pas maîtrisables, afin de protéger les gestations pour éviter la création d’IPI et les autres conséquences de l’infection,
- Le contrôle du statut des bovins introduits.
- Ne pas vendre des bovins sans statut, IPI ou virémique transitoire. Dans ce cas, je deviens responsable du risque d’infection d’autres bovins au cours du transport et de la contamination d’autres troupeaux.
* Lors des premières années de dépistage généralisé (sur cartilage auriculaire), il est conseillé de maintenir la vaccination BVD tant que tous les risques ne sont pas maitrisés (achat, voisinage, intervenants dans l’élevage…).
Laisser entrer le virus dans les élevages indemnes représente un danger sanitaire et économique majeur.
La biosécurité est plus que jamais un défi pour les éleveurs et la filière !