Programme d’éradication de la BVD voté à l’unanimité dans le Jura
29 novembre 2016 | 39 - Jura, Informations générales
Après plusieurs années de discussion autour de la BVD, le printemps 2017 sera une période charnière de la lutte contre cette maladie. Les délégués du GDS du Jura ont en effet voté lors de l’assemblée générale de 2016, à l’unanimité, la mise en place du programme d’éradication de la BVD sur le département. Cette lutte dorénavant collective, signe d’une réelle volonté des éleveurs Jurassiens, permettra l’élimination rapide des IPI et donc la réduction significative de l’incidence de la maladie.
Les bases du programme
Les répercussions économiques considérables pour les troupeaux Jurassiens constituaient la première motivation des éleveurs. Les simulations économiques menées en amont du projet ont démontré que les premiers bénéfices économiques du programme pour le département ne se feront pas attendre et qu’un retour sur l’investissement peut être envisagé à partir de 6 ans.
Aussi, la nette diminution des problèmes cliniques en élevage permettra de gagner tant sur le plan du temps de travail que sur le plan de la sérénité de l’éleveur.
Enfin, il est maintenant évident que les garanties sanitaires attribuées aux exploitations et aux animaux, bénéfices collatéraux de la lutte, deviendront dans un futur proche une prérogative aux échanges commerciaux. Nous subissons actuellement les ravages commerciaux de la FCO, cette situation constitue une douloureuse réponse à ceux qui douteraient encore de l’intérêt d’une garantie BVD et sera probablement une propulsion à la stratégie d’éradication Française de la maladie déjà dans les starting-blocks au niveau national.
L’exemple Suisse
Le modèle Suisse présenté à l’Assemblée Générale du GDS du Jura est l’exemple d’une belle réussite. Le Dr Lukas Perler (Responsable de la lutte contre les épizooties, Office Fédéral de la Sécurité Alimentaire et des Affaires Vétérinaires, Suisse) a ainsi décrit un contexte de départ plein de similitudes avec notre élevage Jurassien. Le lancement du programme de lutte à l’automne 2008 en Suisse, via le dépistage à la naissance des veaux par prélèvement de cartilage auriculaire, a divisé par six la proportion d’IPI la première année et abouti à une proportion insignifiante la deuxième année. La phase de surveillance sérologique a permis de préciser et d’assurer l’éradication, pour qualifier aujourd’hui le cheptel Helvétique d’indemne au titre de la BVD. L’application de ce même programme à quelques adaptations Jurassiennes près laisse à penser que les objectifs seront atteints rapidement.
En pratique
En ce qui concerne les résultats d’analyse, les résultats positifs seront communiqués aux éleveurs dès le rendu du laboratoire et déboucheront d’ailleurs sur un suivi par le GDS pour accompagner les éleveurs touchés dans la lutte à l’échelle de leur cheptel. Les résultats négatifs, qui débouchent eux sur une qualification Non IPI du veau, seront également consultables directement par l’éleveur dès leurs sorties du laboratoire sur le site du GDS de Franche Comté ou bien sur Synest.
Pour ce qui est du coût il faut compter 6,82 € par veau dépisté. Ceci comprend l’intégralité des éléments nécessaire au dépistage à la naissance, à savoir le surcoût de la boucle BVD pour 1.8, € et l’analyse de laboratoire pour un maximum de 5 €. Des aides du GDS viendront en plus alléger ces frais.
Ainsi pour un élevage moyen où naissent chaque année environ 60 veaux, le budget global de dépistage sera inférieur à 400 € (sans compter les aides GDS). Cette somme est bien moindre que la perte sèche d’un IPI mort brutalement à un an sans signes avant-coureurs, qu’un avortement tardif ou bien encore que des retours en chaleurs à répétition.
Si les bénéfices sanitaires sont toujours difficiles à percevoir puisqu’ils nécessitent une prise de recul importante et qu’il est humain d’oublier les problèmes passés ils n’en sont pas moins réels dans cette lutte contre la BVD. Tout laisse aujourd’hui à croire, tant le sur le plan technique que scientifique, que cet effort est rentable et doit donc être raisonné comme un investissement. Les éleveurs Jurassiens mèneront efficacement ce combat collectif pour se réjouir à l’avenir de l’éradication de la maladie.