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Objectif : Zéro BVD (article paru dans La France Agricole du 07 octobre 2016)
12 octobre 2016 | 55 - Meuse, Informations générales

Le GDS de la Meuse met en place un programme de dépistage à la naissance par biopsie auriculaire. Les boucles d’identification préleveuses sont désormais opérationnelles chez les éleveurs engagés.

« Nous avons eu des cas de BVD, qu’on appelait alors maladie des muqueuses, il y a 30 ans. Nous  avions perdu quelques bêtes. C’était épouvantable de voir les animaux dans cet état : ils bavaient, se vidaient, ne pouvaient rien ingérer… Alors quand le programme s’est mis en place dans le département, nous avons décidé de nous y engager volontairement. » Guy Ravenel est agriculteur en Gaec avec son fils Johan et son cousin Damien Leclerc, à Aincreville, dans le nord de la Meuse. Sur l’exploitation de 315 ha, le cheptel, laitier et allaitant, compte 330 animaux. Les agriculteurs utilisent le dispositif de dépistage depuis quelques semaines. « Le procédé est assez simple, explique Audrey Moinaux, qui en charge le suivi du programme au GDS de la Meuse. La nouvelle boucle préleveuse fournie aux éleveurs permet de prélever un morceau de cartilage dans l’oreille du veau pour analyse. Elle sert également à l’identification, système qui a été agréé au printemps, ce qui évite de poser une troisième boucle. L’éleveur récupère l’échantillon et l’envoie dans une enveloppe T au labo pour analyse. Les résultats sont connus en quelques jours. » L’objectif est de détecter les veaux IPI, principaux vecteurs de la maladie.

La BVD sévit dans la région depuis de nombreuses années. Actuellement, son coût est estimé à 7 € par animal et par an pour l’ensemble du troupeau meusien. Ni les vaccinations, ni les plans de lutte déjà engagés n’ont permis d’en venir à bout. La difficulté tenant à la façon dont cette maladie  virale se transmet : si une vache est en contact avec le virus entre le premier et le cinquième mois de gestation, elle le transmet au fœtus qui l’intègre dans son système immunitaire. Le veau nait IPI, Infecté permanent immuno-tolérant, n’élimine pas le virus et l’excrète en permanence. La maladie est facilement transmissible par contact direct, de mufle à mufle, notamment pour les veaux.

 2,35 € à la charge de l’éleveur

S’inspirant de ce qui a été mis en place dans les pays voisins, le GDS de la Meuse a décidé de lancer il a six mois ce plan d’éradication qui entre vraiment dans sa phase active. Une zone-pilote a été définie dans le nord du département. La détection s’y fait de façon systématique, puis le procédé sera généralisé à l’ensemble du département l’an prochain. Le Gaec de la Haute-Maison ne fait pas partie de cette zone-pilote, mais pour les trois associés, la démarche ne sera efficace que si elle est la collective, d’où leur engagement. « La manipulation est simple, souligne Damien Leclerc. Et le tarif raisonnable, à comparer à ce que pourrait engendrer financièrement la maladie. »  Le coût global du dépistage est de 7,25 € par veau, dont 4,9 € de frais d’analyse. 2,35 € sont à la charge de l’éleveur, le Conseil Départemental et le GDS finançant la différence.

En cas de détection d’un veau positif, un second contrôle par prise de sang est effectué. Si le veau est toujours déclaré positif, une enveloppe départementale permet d’indemniser l’élimination de l’animal : 115 € pour un veau laitier de moins de 6 mois, 230 € pour un veau laitier de plus de 6 mois ou pour bovin allaitant, quel que soit son âge. Toutefois, cette enveloppe ne sera pas maintenue les prochaines années.

Depuis la mise en place du dispositif, 60 % des naissances sont contrôlées. Le GDS estime qu’il faudra cinq ans pour éradiquer complètement la maladie.

Cette rédaction et l’illustration sont tirées de la LA FRANCE AGRICOLE du vendredi 07 octobre 2016